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Pour être sur la même longueur d’ondes sur le réseau wifi de Chanteix

16 mars 2014 8 commentaires

Mercredi est paru dans la presse locale un article à propos de notre installation Wifi à Chanteix.

L’article fait part du témoignage d’une Chanteixoise électrosensible qui affirme que les troubles dont elle souffre sont liés à l’installation Wifi (et non Wimax) d’Ilico.

antenne-wifi-ilico

Afin que chacun puisse mieux comprendre ce qu’Ilico fait à Chanteix, il nous semble nécessaire d’expliquer comment fonctionne le réseau Wifi que nous avons mis en place en apportant quelques éléments techniques pour comprendre le sujet.

Pour les gens pressés qui ne liront pas jusqu’au bout :

Notre réseau n’est pas dangereux, il est même bénéfique au village de Chanteix. Nous respectons très largement toutes les lois en vigueur, et même largement les recommandations de Robin des toits, et nous ne céderons pas à la peur de l’inconnu.

A propos du réseau Wifi de Chanteix

L’objectif de ce réseau est de pouvoir fournir un accès à Internet aux abonnés en mutualisant une (ou plusieurs) ligne ADSL. Ce qui permet de réduire le coût d’un abonnement à Internet et nécessite simplement l’installation d’une petite antenne (émetteur/récepteur) chez chaque abonné.

Les antennes des abonnés (client) pointent vers une antenne principale (AP) qui est reliée à un routeur qui attribue à chaque abonné une adresse IPV4 et un bloc d’adresses IPV6 fixes et publiques (pas de NAT). Ainsi chaque abonné dispose d’un véritable accès à Internet et peut, s’il le souhaite, héberger chez lui n’importe quel service fonctionnant sur Internet comme un serveur web ou mail par exemple.

Schéma de principe du reseau Wi-fi de Chanteix

L’accès fourni est neutre, aucun filtrage, quota ou limitation n’est appliqué. La seule limite est la capacité de l’infrastructure qui peut évoluer en fonction de la volonté ou la nécessité des adhérents. Il y a actuellement 6 abonnés raccordés sur ce réseau.

A propos des équipements radio

Les antennes radio (Wifi) émettent (et écoutent) sur la bande des 5GHz qui fait partie des bandes ISM (Industrielle, scientifique et médicale) qui ne nécessitent pas de licence particulière pour être utilisées.

locom5.gifrocket+omni

Cette plage de fréquence est celle du wifi 802.11a/n. Elle est largement moins utilisée que celle des 2.4GHz wifi 802.11b/g (box Internet, ordinateur portables, tablettes etc). Sa fréquence plus haute fait qu’il est possible de transporter plus de données (jusqu’à 100Mb/s) mais l’inconvénient est qu’elle est beaucoup plus sensible aux obstacles et à la diffraction. Ainsi le signal est coupé lorsqu’il rencontre un mur ou de la végétation (haie, arbre). C’est pour cette raison qu’il est indispensable que les antennes clientes puissent être en vue directe (sans obstacle) avec l’antenne principale (AP) pour que cela fonctionne. Le corollaire est que les ondes ne passent pas les obstacles ou la végétation. Elles ne rentrent donc que très faiblement voire pas du tout dans les habitations des riverains et c’est pour cette raison que nous installons les antennes sur les toits.

P1250272

L’usage de cette bande de fréquence est réglementé par l’ARCEP en terme de puissance d’émission et aussi parce qu’une partie de cette plage est partagée avec les radars météo qu’il convient de ne pas trop perturber avec nos petites antennes 🙂

FréquencesPuissance maximale (PIRE)Environnement
5470-5725 MHz1W avec TPC, 500mw sans TPCintérieur ou extérieur
5150-5250 MHz200 mW avec ou sans TPCintérieur seulement
5250-5350 MHz200 mW avec TPC, 100mW sansintérieur seulement

  • TPC : Transmit Power Control : facultatif : gestion dynamique de la puissance d’émission radio. Le but étant d’éviter d’émettre à « trop fort » en permanence alors que ça n’est pas nécessaire.
  • DFS : Dynamic Frequency Selection (obligatoire) 2 parties :
  • Scanne au démarrage les fréquences, exclut celles ou des radars en opération sont détectés puis en choisit une aléatoirement parmi les restantes
  • Change de fréquence pendant le fonctionnement si on détecte une activité radar sur l’actuelle (cette fréquence ne doit plus être utilisée pendant 30 minutes).

Le matériel utilisé par Ilico prend en compte toutes ces contraintes comme nous pouvons le constater sur la capture d’écran de l’interface d’administration de notre AP (Access Point): l’AP émet à 10dB, et l’antenne amplifie de 10dB, donc 20dB en tout, soit 100mW, très largement en-dessous du maximum 1W autorisé pour ces fréquences.

Capture d'écran de l'interface d'administration de l'antenne

Capture d’écran de l’interface d’administration de l’antenne

Capture d'écran de l'interface d'administration de l'antenne

Capture d’écran de l’interface d’administration de l’antenne

À propos des ondes radios

La puissance d’émission réglementée est la PIRE (Puissance Isotrope Rayonnée Équivalente). Elle est donnée en Watts (échelle linéaire) ou en dBm (échelle logarithmique [dBm = 10 * ( log10 (mW) )]).

Tous les 3 dB, on double la puissance en W :

WattsdBm
100mW20dBm
200mW23dBm
500mW27dBm
1W30dBm

Voici un tableau de valeur de PIRE pour quelques ondes similaires au wifi « grand public » (Fréquence en GigaHertz et puissance en Watts et en dBm)

Champ électromagnétiqueFréquencePIRE en WPIRE en dBm
Wimax - Client (Relais)3,55 (20)37 (43)
Téléphone GSM - Portable (Relais)0,9 - 1,82 (50 - 20)33 (47 -43)
Wifi 5 GHz puissance max 5130
Wifi 5 GHz puissance d'exploitation par Ilico 50,120
Téléphone sans fils DECT1,90,2524
Four à micro-ondes (fuites "normales" en fonctionnement)2,40,223
Wifi 2,4Ghz2,40,120

Pour étudier l’impact sur les êtres humains, on mesure la densité de puissance (S, en watts / mètres carré = W/m²) ou plus souvent l’intensité du champ électrique (E, en volts/mètre = V/m), qui sont très influencés par la distance : plus vous êtes loin, plus le champs est faible.

La loi française définit une valeur limite « d’exposition du public » à 61 V/m et 10 W/m². D’autres pays ont des limites plus faibles (Luxembourg : 3 V/m par exemple). L’association Robin des toits (entre autre) milite pour que ce seuil soit ramené à 0,6V/m.

Il existe une formule simple qui permet d’estimer le champ électrique théorique (E) en fonction de la puissance (PIRE) de l’émetteur et de la distance « d » en mètres qui sépare celui-ci du point de mesure :

Champ électrique théorique (E en V/m ; PIRE en W ; d en m) :

E = √(30 x P.I.R.E.) / d 

Les résultats obtenus ne donnent qu’une idée de l’exposition car elle n’est valable qu’en champ libre (absence d’obstacles et d’éléments réflecteurs importants) et dans l’axe de l’antenne (zone de gain maximal). Conditions qui sont rarement réunies. Hors axe de l’antenne il faut connaître ses caractéristiques ( diagrammes de niveau/directivité, angle d’ouverture, azimut, inclinaison etc.). Seule une mesure peut donner un résultat précis pour un endroit donné.

Voici un tableau de valeurs théoriques d’exposition d’appareils courants, à une distance « normale » d’utilisation, d’après la formule E = √(30 x P.I.R.E.) / d

Appareil producteur de champ électromagnétiqueDistance en mètresIntensité du champ électrique
Téléphone GSM en conversation (loin du relais)0,02 (à 2 cm du cerveau)387 V/m
Téléphone GSM dans une pièce (loin du relais)51,5 V/m
Téléphone GSM en conversation (proche du relais)0,02 (à 2 cm du cerveau)273 V/m
Téléphone GSM dans une pièce (proche du relais)51 V/m
Téléphone sans fil (DECT) en conversation0,02 (à 2 cm du cerveau)136 V/m
Téléphone sans fil (DECT) sur le bureau12,7 V/m
Téléphone sans fil (DECT) dans une pièce50,54 V/m
Routeur wifi (livebox, freebox, ...etc) sur le bureau11,7 V/m
Routeur wifi (livebox, freebox, ...etc) dans une pièce50,34 V/m
Routeur wifi d'un voisin150,11 V/m
Ordinateur portable, tablette etc. posé sur les genoux0,62,9 V/m
Antenne Wimax (Client)5 (sur le toit)4,9 V/m
Antenne Wifi Ilico, (puissance maximum)5 (sur le toit)1 V/m
Antenne Wifi Ilico, (puissance maximum)15 (chez un voisin)0,4 V/m
Antenne Wifi Ilico, (puissance maximum)100 (Chez Mme B.)0,05 V/m
Antenne Wifi Ilico, (puissance d'exploitation)5 (sur le toit)0,35 V/m
Antenne Wifi Ilico, (puissance d'exploitation)15 (chez un voisin)0,12V/m
Antenne Wifi Ilico, (puissance d'exploitation)100 (Chez Mme B.)0,02 V/m

Nous sommes donc déjà en-dessous du seuil recommandé par l’association Robin des toits (0,6V/m).

Et encore, il faut en plus prendre en compte le fait que l’antenne est directionnelle: les valeurs ci-dessus ne sont valables que lorsque l’on est pile en face de l’antenne, donc à 8m de hauteur. En-dessous, l’antenne porte beaucoup moins (elle est justement faite pour). Le constructeur de l’antenne donne la spécification suivante (0° est devant l’antenne, 180° derrière, 90° au-dessus, -90° en-dessous):

hor_elevation

Cela signifie donc que l’antenne émet surtout en face d’elle, et « bave » effectivement un peu vers le bas, mais là l’atténuation est de 12dB, il ne reste donc plus que 8dB. Pour recevoir les 20dB, il faut être à moins d’environ 13° en-dessous de l’antenne (qui est à 8m de hauteur), ce qui donne donc le schéma suivant:

chanteix2

Si l’on est à moins de 35m de l’antenne (8m/tan(13°)), on est dans la zone atténuée à au plus 8dB, soit 6mW. Même en s’approchant pile en-dessous de l’antenne, donc à 8m, le champ électrique n’est qu’au plus de 0.053V/m, très largement en-dessous de la recommandation de 0.6V/m.

Si l’on est à plus de 35m de l’antenne, on est dans la zone à 20dB, mais même à 35m l’intensité du champ électrique n’est déjà plus que de 0.049V/m.

Dans notre environnement quotidien, de nombreux appareils nous exposent aux ondes électromagnétiques : transformateur électrique, lampe basse consommation, four à micro-ondes, plaque à induction avec parfois des seuils d’exposition importants (15 V/m pour une lampe basse consommation à 30cm, 120V/m pour un fer à repasser à 30cm, 80V/m pour un sèche-cheveux à 30cm, …) sans compter les rayonnements ionisants qui viennent des matériaux de construction (granite) ou du cosmos.

Conclusion

Le fait est que notre installation Wifi ne participe que pour une part extrêmement faible à la pollution électromagnétique qui règne dans les rues de Chanteix. L’exposition due à nos installations est nulle dans les habitations des Chanteixois. Le problème de nos antennes, c’est qu’elles se voient quand on est dans la rue. Il est naturel d’avoir tendance à focaliser notre attention sur ce que l’on voit, au risque de passer à côté de nombreuses sources d’émissions bien plus fortes, mais moins évidentes à distinguer. Nous avons déjà à la demande de Madame B.(et aux frais de l’association) modifié notre installation afin que l’antenne AP ne soit plus à proximité de chez elle. Elle nous a d’ailleurs remercié par courrier pour ça. Aujourd’hui, on nous accuse à demi-mot d’apporter le cancer dans le village…

Nous ne sommes pas des apprentis sorciers qui prendraient la santé de notre entourage à la légère. Nous avons étudié l’impact de notre réseau Wifi avant de le déployer sur le village de Chanteix. Il permet au quotidien à des citoyens du village de bénéficier d’un véritable accès à Internet, moins cher qu’une Box classique et surtout avec une dimension humaine. Les abonnés échangent entre eux, tissent des liens en dehors d’Internet et s’entraident au quotidien.

Pour nous, ce réseau n’apporte que des bienfaits au village et nous ne nous laisserons pas intimider par la peur de l’inconnu. Que ceux qui doutent encore commandent des mesures  nous ne manquerons pas de publier les résultats sur ce blog.

Sources et ressources

Réseaux locaux radioélectriques ou RLAN (Wi-Fi) : les puissances d’émissions autorisées (ARCEP)
Les fiches techniques du materiel utilisé sur le site du constructeur  (Ubiquiti)
Risques sanitaires des télécommunications (Wikipédia)
Champ électromagnétique (Wikipédia)
Feuille de calcul conversions et PIRE
Puissances – niveaux d’exposition – Normes – 0,6V/m (Electrosmog)
Mesure des ondes (Cartoradio)
Fréquences et spectre radio (Association Rhizome)
Portail radio fréquences – santé – environement
Que sont les champs électromagnétiques ? (OMS)

8 commentaires »

  • SN a dit:

    Encore un journaliste qui donne dans le sensationnalisme.

  • kinux a dit:

    Hubert Reeves a dit un jour : « Estimer correctement son degré d’ignorance est une étape saine et nécessaire ».

    Je pense que maintenant, il est temps pour Ilico, d’aider les lecteurs et les citoyens en général, à mieux estimer leur degré d’ignorance concernant les dangers « supposés » des antennes wifi de l’association.

  • julpec a dit:

    Merci pour cet article bien fouillé.
    Du super boulot et qui servira à d’autres, j’en suis certain.

    Pour alimenter tout ça, voici un article avec un vision zététique sur le même sujet :
    http://webs.unice.fr/site/broch/CAZette/CAZette2.pdf

  • Fabrice a dit:

    L’article de la CAZette (page 5) est en effet éloquent. Ce qui est intéressant c’est que les personnes électrosensibles souffrent vraiment et ont de vrais symptômes :

    Il semble utile de préciser qu’à aucun moment, le malaise des personnes se disant électrosensibles n’est mis en doute. Ces personnes souffrent gravement de leur situation.
    Ce qui est mis en doute est le lien de causalité (et même de corrélation) avec l’exposition aux OEM. Dans l’état actuel des connaissances, un tel lien n’a pas été établi.

  • Laurent a dit:

    Bravo pour cet excellent article et le travail de pédagogie. J’y ai appris beaucoup de choses.

    Si j’ai bien compris, les téléphones portables sont en fait beaucoup plus problématique que les relais GSM. D’après votre formule (et mes calculs), on est moins exposé à 20 mètres d’un relais GSM que lorsqu’on a son portable dans la poche (ou pire à l’oreille).

    Je ne suis pas sûr que ceux qui critiquent les installations de relais sont au courant que le vrai problème est dans leur poche… Quant à votre installation, il parait évident qu’elle est inoffensive.

  • Phinous a dit:

    Article très intéressant, écrit d’une manière quasi neutre et factuelle, ce qui est rare dans le domaine.
    Il y a souvent trop d’émotivité sur le sujet : trop souvent les propos tournent à la dérision ces problèmes d’électrosensibilité en niant le lien de causalité et les électrosensibles sont justes insuportables car à fleur de peau (aussi car on ne leur reconnait que difficilement leur problématique).

    Du coup, avez-vous eu le « soutien » explicite de l’association Robin des Toits ?
    Autrement dit, que pense cette association de ce genre d’initiatives (FAI alternatif avec antennes wifi) ?

    J’étudie en ce moment la possibilité d’installer de telles antennes dans mon village mais je me soucis aussi de l’inoquité réelle ou supposée du Wifi.
    Car il faut être honnête, on manque clairement de recul : le wifi n’est massivement utilisé que depuis 10 ans, et les ondes électromagnétiques depuis un siècle. Et depuis 50 ans le nombre de cancer ne fait qu’augmenter.
    Il me parrait tout aussi prématuré d’affirmer un lien de causalité que de le nier d’un revers de main.

  • Emmanuel a dit:

    Je ne suis pas un électrosensible pathologique, mais je suis capable de ressentir les ondes, et j’ai appris à mesurer quantitativement leur effet biologique lors d’un stage de bioénergie ( geniedulieu.ch ) .
    Les téléphones DECT sont bien nocifs, j’ai constaté que des gens que je connais et qui s’en servent beaucoup deviennent nerveux et déséquilibrés.
    Vous avez raison de rappeler les seuils de champ électrique, et pour les habitants, il ne faut pas se tromper de cible: il vaudrait mieux faire supprimer ou éloigner les antennes des gros opérateur qui ont fait imposer leurs normes trop tolérantes à leur avantage, au lieu de s’aligner sur d’autres pays plus prudents où les émissions sont moins fortes et les antennes relais pas collées sur les habitations.
    De plus la bande « a » n’est pas sur la fréquence de résonance de la molécule d’eau donc les effets physiologiques peuvent êtres supposés moins nocifs. Le plus dangereux étant d’agiter la molécule d’eau autour de 2.4 GHz, ce qui fait vibrer autour du point d’équilibre son angle de 104.5° entre l’O et les 2 H jusqu’à lui faire perdre assez de polarité pour se délier des complexes organiques celllulaires, et donc diminuer l’efficacité d’un grand nombre de mécanismes biochimiques.
    Donc oui au wifi communautaire, de préférence avec des antennes directionnelles, et jetez vos portables, vos DECT, vos live/freebox, et remplacez les par un routeur fait maison sous OpenBSD et des hardphones SIP.

  • Isegoria a dit:

    Bonjour,
    Je passais par hasard, recherchant un FAI « indépendant », et découvre donc votre existence ainsi que votre article.
    Merci donc, pour cet article très clair et instructif (pour ceux qui n’y connaissent pas grand’chose comme moi du moins).
    On dirait que parfois, les gens ne réalisent pas l’importance de « contrer » les puissants monopoles, ne serait-ce que pour préserver nos libertés.
    Mais expliquer (sans mépriser) pour « éveiller », là est la solution à mon humble avis, ce que vous faites très bien dans cet article.
    J’espère voir se créer à l’avenir plus de FAI « indépendants » (malheureusement pas complètement indépendants, si ? Puisqu’obligés d’utiliser les infrastructures appartenant aux monopoles ? ).
    Longue vie à Illico en tout cas, et bravo pour votre initiative. 🙂

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